L’intervalle entre deux événements est très intéressant à observer. Entre deux battements du tambour, nous percevons la persistance du battement précédent, sa résonance, ses harmoniques. Celles-ci se diffusent et peu à peu s’atténuent, perdant de leur intensité, la forme sonore éphémère semblant s’effacer à nos sens. Le son du battement et ses harmoniques ont déposé une trace sur leur passage, « informé » tout ce qui est rencontré.
Les cellules d’un corps humain vivant reçoivent ainsi une (nouvelle) information. Cette information provoque un (léger) déplacement de certaines cellules, d’autres ne seront pas affectées car moins ou pas sensibles aux longueurs d’ondes émises. Le son du battement du tambour (c’est l’exemple considéré ici, il en est de même pour chaque parole, écrit, mouvement, pensée) est lui même porteur de plusieurs informations :
Le tambour en lui-même a déjà joué des milliers ou des millions de battements, qui ont porté chacun leur information, en fonction du lieu, du contexte du jeu, de l’état d’esprit du joueur.
Le joueur (la joueuse) de tambour est dans un état d’esprit, une conscience qui va se communiquer, alimenter le son du battement du tambour. Elle peut de plus avoir une intention consciente dont elle va nourrir le son à travers son geste. Son Geste est même guidé et nourri de son intention.
Le joueur (la joueuse) peut se relier à une personne, un être qui constituent une ressource saine, bienveillante et en adéquation avec les circonstances du battement du tambour. Cet être – intermédiaire avec les sphères subtiles – alimente ainsi le geste du joueur et le son du tambour.
Ultimement, le joueur ou la joueuse s’efface, devient » petit os creux », ou « comme une flûte de bambou » et va simplement, naturellement laisser passer à travers lui les codes, les informations de la Vie.
Chaque cellule rencontrée, chaque molécule, chaque être va ainsi être informé et recevoir ce dont il a exactement besoin pour être » ré informé » dans son processus vital, de pleine santé, dynamisme …
Dans l’intervalle entre deux battements de tambour, il peut donc se passer » tout ça ».
Il n’est point nécessaire de taper fort et vite et avec frénésie en se tortillant dans tous les sens : cela pourrait produire l’effet inverse à celui escompté. Tout geste, toute pensée, toute information peut contribuer à la beauté du monde ou à générer dysharmonie et chaos. Il y a un tempo juste, adapté à une personne, à un groupe dans une circonstance qui permet cette attention au son de l’intervalle. C’est un Art.
Présence et attention à chaque battement, et en chaque intervalle peuvent ainsi nous libérer des contraintes du temps et de l’espace pour venir inspirer en le creuset du Souffle.
Il y a en effet un espace infini entre deux battements, et une nécessaire attention, présence pour percevoir la richesse dans l’intervalle.
AD 29 septembre 2017
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