Le Cercle nouveau est arrivé !

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Ils et elles sont arrivé e s, d’ici, de tout près, de plus loin (2 à 3 heures de route), convergents vers le Cercle de tambour. Pour beaucoup, c’était un double baptême : premiers battements de tambour, premier cercle de tambours. Pour d’autres, le tambour est déjà un compagnon de route depuis plusieurs années. Parmi les participants, deux adolescents venus avec leurs parents respectifs. Un point commun : tous motivés ! Certains à fond, d’autres curieux de faire l’expérience. Et j’ai goûté à nouveau au grand plaisir de « faire le lien » avec le son, le rythme, le chant du tambour, le silence. Créer le cercle. Le marquer physiquement et donner à partager un goût, une atmosphère globale, goûter un lieu de calme et dynamique.

Je joue seul au début pour que chacune et chacun puisse écouter, sentir, recevoir, accueillir et vivre les effets … certains sont dans le commentaire, d’autres le ressenti, les corps aimeraient danser, certains « voient » sur leur écran intérieur personnel un lieu, des personnes … tapotent leur corps au rythme du rythme du tambour. Et puis on se lève, pour remettre le corps en mouvement, en danse. Corps timides qui se relâchent peu à peu, corps dansants … et puis en cercle, ensemble, marquer le rythme avec nos pieds, nos pas. Ensemble. C’est important « ensemble » dans un cercle de tambours : il permet, il crée une force de vie qui nous libère – peut nous libérer – de notre « petite personnalité ». Ensemble nos pas, ensemble nos pieds, le cercle s’anime, prend Vie. Ce que tu donnes au cercle, il te le restitue en plus fort, plus vif encore ! Je parle du plaisir, de la joie, de l’élan vital. Nous tournons en marquant le pas, puis notre danse en continuant à former le cercle. A un moment, nous sommes à l’unisson des pas, à d’autres moments moins, mais l’énergie du groupe se manifeste… Le tempo accélère peu à peu et puis le volume baisse, on ralenti … on s’arrête … restant debout sur nos racines terrestres, nos pieds, nos jambes, notre bassin. Les traits sont déjà détendus … Et puis …

Repos du corps et voyage de l’esprit. Allongés, chacun de son côté, pour soi. Préparation au voyage. Proposition de se souvenir d’un lieu de nature sécurisant, accueillant dans lequel on est déjà venu, et qui sera la plateforme de départ du rêve, du voyage qui va suivre. Et puis le rêve … tant de matériaux à explorer, exploiter comme ressources, questionnements, ressources. … Une pause.

Et puis – enfin ! – prendre, choisir un tambour (celui avec lequel nous sommes venus, ou bien un autre), pour jouer ensemble. Un processus simple. Simple battement à l’unisson. Du temps. De l’écoute. Trouver le son de son propre tambour, ses variations. Fort. Pas fort. Ecouter et jouer du bout des doigts. Le tambour dont je joue est leader du groupe, pour assurer sa cohésion. Repère structurant, sonore. Peu à peu le tambour ronronne, résonne, chante. Le son, comme depuis le début de cet atelier vient toquer à la porte des consciences, des corps, des coeurs et des âmes, du lieu. Le son s’insinue partout. Il fait résonner les matières, décolle les émotions, dénoue les corps et les esprits, pour peu qu’on y « mette de la bonne volonté », la volonté d’être « bon avec soi, bon pour soi ». Et le cercle des tambours et des humains bat de plus en plus ensemble, de mieux en mieux ensemble. A un moment – ne pas anticiper ce moment ! – le cercle est prêt et je peux lui donner plus d’énergie, de son, de matière première, le cercle réagi aussitôt, il est devenu une nouvelle entité vivante, une forme sonore. On peut entrer dans une phase plus joyeuse dans laquelle les corps et les esprits controlants vont se lâcher … J’observe chacune, chacun régulièrement, comme depuis le tout début de l’atelier. C’est une attention légère plutôt qu’une observation. On joue, on danse, on mouvemente, toujours en cercle. Une seule personne aujourd’hui se sera posée au centre du cercle pour ressentir. Et puis le temps de l’horloge nous signifie que c’est bientôt le moment de la fin de l’atelier.

Une dernière montée d’énergie, accélération du tempo … Je mène le groupe à la limite de ses capacités de cohésion. Si j’accélère trop brutalement, ou si le tempo atteint est trop rapide, le cercle sonore va se disloquer, car les corps et les ego aux commandes vont à nouveau se tendre et « vouloir ». Et puis … baisser le volume, le cercle réagi aussitôt … ralentir … écouter… Silence. Moment plein et suspendu. Résonances vibratoires présentes … Pour moi, c’est une présence à la fois dans le cercle visible, horizontalement, et aussi verticalement, pour relier ce cercle aux ressources de l’invisible, accompagné des reliances de chacune et chacun. Ce temps d’atelier est ponctué plusieurs fois de cercles de paroles, de partage qui permet à chacun e essentiellement de mettre des mots sur son sentir, son expérience lorsque c’est nécessaire. A la fin du cercle une participante dit qu’elle n’a pas établi le lien avec son tambour, car elle sentait (pensait ?) que ce serait trop exposer sa vulnérabilité, dans un cercle nouveau. Chacune et chacun a envie de renouveler l’expérience ensemble, de revenir pour partager un prochain cercle de tambours, aller plus loin dans l’expérience. A la fois calme, en paix et dynamisés. On range la salle et on partage un picnique dehors, au vent frais et ensoleillé, entourés des herbes et collines, des oiseaux … Merci ! Alain Désir

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